Zamioculcas zamiifolia, une plante verte très rustique
Le Zamioculcas ou plante ZZ, est une plante d’intérieur particulièrement robuste et peu exigeante. Ce n’est ni une fougère, ni un palmier puisqu’il appartient à la famille des Aracées comme les arums, Spathiphyllum et Philodendrons. D’une esthétique sobre et moderne, cette plante a une architecture qui ne laisse pas indifférent.
Une plante originaire de Zanzibar
Originaire d’Afrique de l’Est et en particulier de l’île de Zanzibar et de Tanzanie, le Zamioculcas pousse à l’état naturel dans des savanes sèches arborées et des forêts tropicales humides peu denses. On le trouve aussi au Mozambique, au Malawi et jusqu’à la province sud-africaine du Natal. Contrairement à ce que l’on voit écrit dans certaines revues, ce n’est donc pas une plante du désert, loin de là. Sa région d’origine connaît une période sèche assez longue mais aussi une saison des pluies très intense. Au Malawi, il pousse même dans des forêts tropicales humides avec des taux d’humidité de 80% et des températures de 22-28°C.
Décrite pour la première fois en 1905 seulement, il a posé quelques soucis de détermination aux botanistes qui l’ont d’abord rangé dans le genre Caladium. Ce basionyme, c'est-à-dire le premier nom donné à une plante, n’est pas resté et il a été renommé Zamioculcas. Cette plante est aussi exceptionnelle car elle est la seule de son genre. Aucune autre espèce que Z. zamiifolia n’est connue.
Son introduction comme plante de jardinerie en Europe est aussi relativement récente puisqu’elle daterait de 1998. Le Zamioculcas connaît alors un succès rapide grâce à sa forme compacte qui fait penser à un palmier mais sans l’inconvénient de la taille et l’aspect très graphique de ses feuilles.
Description du Zamioculcas
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Parfois appelé en anglais la Fougère-Arum, le Zamioculcas possède une inflorescence typique et similaire à celle des arums, constituée d’un spadice et une large bractée appelée spathe. Mais il y a peu de chance que vous la voyiez fleurir, et le cas échéant, celle-ci n’est pas très spectaculaire (photo ci-contre) De fait, on sait peu de choses sur la pollinisation des Zamioculcas si ce n’est que les plantes ne sont pas autofertiles et qu’elles sont pollinisées par des insectes.
Les feuilles sont beaucoup plus intéressantes. Elles partent toutes d’un rhizome tubéreux ou caudex, renflé à la base et qui permet de stocker de l’eau pendant la saison sèche. Ces feuilles ne dépassent pas 1 mètre de hauteur et sont composées de plusieurs dizaines de folioles disposés le long d’un pétiole à l’image des feuilles de palmier. Ce feuillage est persistant, particulièrement brillant et très graphique.
Culture du Zamioculcas
Dans son pays d’origine, le Zamioculcas pousse sur des sols sableux, rocailleux et généralement bien exposés au soleil. Sous nos latitudes, je vous conseille donc de le planter dans un pot assez large (au moins 20 cm de diamètre) et dans un mélange composé pour moitié de sable, et pour l’autre moitié de terreau d’écorce, de terre de bruyère et de perlite. L’essentiel est que le substrat soit bien drainant. Il pousse très bien en serre froide, au bureau comme chez moi, ou toute pièce un peu éclairée. Il supporte des températures de l’ordre 12°C en hiver pendant quelques jours mais il s’épanouira mieux à partir de 18°C. En été, vous pouvez le sortir d’abord à l’ombre pour que les feuilles ne soient pas grillées par un soleil trop ardent. Puis vous pouvez l’exposer progressivement de préférence à mi-ombre voire en plein soleil selon la région. Il supporte facilement des températures de 28-35°C mais pas au-delà. Il peut alors faire 4 à 8 grandes feuilles par an qui lui donneront un port évasé. Un rempotage au printemps, de mars à avril, est conseillé tous les 2 ou 3 ans car la plante s’étoffe assez rapidement depuis son caudex.
L’arrosage… le Zamioculcas n’est pas un cactus !
Le Zamioculcas est souvent présenté comme une plante qui n’a quasiment pas besoin d’être arrosée. Faites comme vous voulez, mais dans ce cas, la plante entrera en dormance, elle ne poussera plus et perdra même ses feuilles comme elle le fait dans son aire d’origine. Le Zamioculcas n’est pas un cactus. C’est une plante de forêt tropicale peu dense, mais pas de désert aride… Si elle supporte la sécheresse, cela ne veut pas dire que c’est une situation confortable pour elle.
S’il ne faut pas non plus la noyer, un arrosage modéré, c’est-à-dire, une fois par semaine en hiver dans une pièce chauffée et tous les trois jours en été convient parfaitement. Si la motte se dessèche un peu entre deux arrosages, c’est parfait, à condition que cela ne dure pas pendant un mois ! La plante va alors développer de nombreuses et grandes feuilles. A la maison, je l’arrose comme les Anthurium, les Beaucarnea, et quand les nouvelles tiges apparaissent, je n’hésite pas à arroser un peu plus souvent. Si le bulbe commence à noircir, c’est que vous arrosez trop, cessez donc les arrosages immédiatement pendant deux semaines. Bref, ce qu’il faut retenir, c’est que cette plante n’est, en principe, vraiment pas difficile ; si vous êtes étourdi, elle ne mourra pas de sécheresse du jour au lendemain et si vous êtes attentif, elle poussera très vigoureusement.
Son seul point faible, c’est le froid, c'est-à-dire des températures inférieures à 10°C et éventuellement des attaques de cochenilles farineuses.
Une multiplication très facile et originale
Le Zamioculcas est une plante particulièrement facile à multiplier. La méthode la plus simple est celle consistant à diviser les rhizomes tubéreux lors des rempotages (photo de gauche).
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La méthode la plus insolite consiste à réaliser des boutures de folioles dans un mélange très drainant de sable, d’écorce et de perlite. C’est drôle mais aussi beaucoup plus long puisqu’il faut près de 6 à 9 mois pour que les racines apparaissent. Et, pour le coup, n’arrosez pas trop les folioles car ils risqueraient de pourrir. Le bouturage de folioles tombés au sol est le mode de multiplication végétative le plus fréquent des Zamiloculcas dans leur aire naturelle.
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Photos du Zami de Jeannine en train de fleurir !
Pour plus d’infos
Vous trouverez un peu plus d’informations sur ce site américain, un peu bavard mais très complet:
http://www.exoticrainforest.com/Zamioculcas%20zamiifolia%20pc.html
Pour plus d’infos sur les plantes d’intérieur vous pouvez aussi aller voir mes articles sur les orchidées et les maladies des plantes vertes.