Le Mimosa, du soleil à la fin de l'hiver

Publié le par Vavou

 

Eva deuffic
Acacia dealbata (photo vavou)

Arbres du soleil, les mimosas nous font rêver avec leurs rameaux chargés de pompons jaunes parfumés au beau milieu de l’hiver. Appelés de leur nom scientifique Acacia, ce genre englobe des arbres présents sur les continents africain, américain mais surtout australien. Pour les amateurs, ajoutons que la collection nationale de mimosas se situe à Bormes-les-Mimosas chez les Pépinières Gérard Cavatore.

 

1- Mimosa, acacia, petite mise au point sur les termes

Le terme « mimosa » est le nom vernaculaire de l’arbre aux petits pompons jaunes parfois blancs, devenu symbole de la Côte d’Azur mais il désigne en latin la sensitive (Mimosa pudica), cette petite plante dont les feuilles composées se referment dès qu’on les touche. Ne confondez pas non plus le mimosa avec le robinier faux-acacia appelé communément « acacia » même s’ils font partie de la même famille des Fabacées. Le genre Acacia, auquel se rattache notre « mimosa d’hiver », compte plus de 1200 espèces dont la plupart ne résistent pas à nos climats tempérés. Les espèces cultivées en pleine terre chez nous proviennent des zones montagneuses d’Australie et de Tasmanie qui comptent à elles seules près de 800 espèces d’Acacia.

2- De l’Australie à Bormes-les-Mimosas

eva deuffic
Jardin botanique de la Bastide, Bordeaux (@Vavou)

L’introduction du mimosa en Europe est assez récente. Des graines de plus de 400 espèces d’Acacia sont ramenées d’Australie et de Tasmanie au jardin botanique de Kew entre 1788 et 1820. Les graines d’Acacia dealbata, notre Mimosa d’hiver, n’arriveront en Angleterre qu’en 1818. On le trouve en France en 1824. Cultivé en 1841 au Jardin des Plantes de Montpellier, il aurait été planté pour la première fois en pleine terre en 1847 à Angers. Il apparaît pour la première fois à Cannes en 1864 dans les jardins du Château de la Bocca. Puis il se propage dès 1870-1875 dans le massif de l’Estérel où il est désormais naturalisé. Aujourd’hui, cet arbre est cultivé pour ses fleurs qui sont utilisées en fleuristerie et en parfumerie notamment à Grasse dans les Alpes-Maritimes. On le trouve aussi sur le littoral atlantique et dans quelques endroits protégés de la région parisienne.

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Acacia dealbata 'Rêve d'Or' (@Vavou)

3- Une croissance fulgurante

Ces arbres persistants atteignent généralement une taille comprise entre 3 et 8 m, même si dans leur aire d’origine, ils peuvent dépasser 30 m. Des cultivars de plus faible vigueur comme ‘Rêve d’Or’ existent et sont recommandés pour la culture en pot.

Acacia dealbata fleurit au bout de 2 ans alors qu’il mesure déjà 2 m. En 5 ans, le plant est capable de mesurer 6 m de haut avec un houppier de même ampleur. On peut dire que cet avantage compense le risque que vous prenez en plantant un mimosa dans une région soumise à des hivers un peu rigoureux ! Les mimosas ont une longévité relativement faible de 20 à 50 ans.

L’Acacia dealbata, considéré comme l’un des plus rustiques (-10 voire -12°C), rejette facilement de souche et drageonne même si ses parties aériennes ont totalement gelé. Cependant, n’hésitez pas à replanter les rejets dans un coin davantage protégé car les jeunes plants sont très sensibles au gel les trois premières années. Par précaution, la protection hivernale se fera vers le 15 novembre en couvrant le pied de 30 à 50 cm de paille ou de feuilles bien tassées sur 60 à 80 cm de diamètre. Ceci permettra de protéger le pied, la greffe (dans le cas d’un mimosa greffé) et une partie de l’espace racinaire.

Invasion de mimosas par drageonnage (@Vavou)

4 - Belle mais invasive

Les mimosas sont si bien naturalisés dans le Sud de la France qu’ils sont même inscrits comme plantes invasives en Provence-Alpes-Côte d’Azur et en Languedoc-Roussillon. Un arbre est capable de produire des graines dès l’âge de 4 ou 5 ans. Celles-ci peuvent être transportées sur de grandes distances par l’eau ou les activités humaines. Elles ont une durée de vie de 50 ans. L’extension des peuplements est essentiellement assurée par le drageonnement et les rejets de souche. Ces deux types de reproduction végétative sont accentués lorsque le mimosa se trouve en état de stress (lésion des racines, taille, coupe…). Pour un effet paysager comparable, et pour une floraison en mars-avril, Sophora microphylla et Sophora tetraptera peuvent très bien se substituer à ces mimosas parfois bien envahissants.

5 - Les conditions d’une plantation réussie

Acacia dealbata et A. baileyana (photo Vavou)

La floraison s’étale de décembre à mars selon l’essence, la douceur du climat et l’exposition. Plante de soleil par excellence, choisissez un coin recevant 3 h de soleil par jour minimum et à l’abri des vents dominants.

La fosse doit être bien drainée afin d’augmenter la résistance au froid. Le mimosa apprécie nettement les sols acides, sableux ou caillouteux. Cependant, des plants greffés sur Acacia retinodes permettent au plant de mieux supporter le calcaire responsable du jaunissement du feuillage. La greffe limite aussi le drageonnage.

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Magnolia lifiiflora, mimosa d'hiver et palmier de Chine (photo Vavou)

Si vous achetez le mimosa en fleurs, il est préférable d’attendre le printemps pour le mettre en terre. Conservez le plant dans son pot en veillant bien à son arrosage, dans la partie la plus fraîche de la maison.

Acacia dealbata (@Vavou)

Creusez un trou 3 fois plus large et profond que la motte. Installez un lit drainant de graviers au fond si votre terre est lourde puis mélangez du terreau horticole (pas d’engrais) voire de la terre de bruyère si votre sol est calcaire. Plantez un tuteur puis positionnez l’arbre sans enterrer le point de greffe. Arrosez régulièrement les 2 premières années.

6 - Les mimosas de plein air 

On distingue les Acacia à feuilles composées bipennées comme l’Acacia dealbata de ceux à phyllodes tel que le « mimosa des 4 saisons » (Acacia retinodes). Ces derniers présentent en réalité de fausses feuilles formées par l’aplatissement du pétiole (la queue qui relie le limbe au rameau) et sont de ce fait plus résistants à la sécheresse. 

L’Acacia dealbata est apprécié pour ses généreuses grappes de fleurs très parfumées et sa bonne rusticité. Acacia retinodes brille en revanche par sa floraison, certes moins abondante, mais étalée de mai à novembre. Sa rusticité est moindre ( -8 à -10°C).

Des croisements entre différentes espèces ont donné des cultivars très intéressants comme ‘Le Gaulois’, utilisé en bouquetterie, qui offre une floraison dense jaune soufre en janvier-février. L’arbre mesure entre 4 et 6 m et possède un feuillage fin gris argenté. Sa résistance est - 10°C. A. dealbata ‘Mirandole’ est un cultivar assez vigoureux (8 m) à feuillage sombre, et plus précoce qui fleurit dès la fin décembre.

7 - Des mimosas plus rares mais rustiques

A. baileyana, introduit en France en 1905, est époustouflant par sa floraison jaune d’or de fin d’hiver. Il possède un cultivar ’Purpurea’ à port retombant dont les jeunes pousses sont carmin pourpre.

Acacia baileyana 'Purpurea', Dublin (2015) Glasnevin Botanical Garden (photo Vavou)
Acacia boormanii, jardin de la Bastide, Bordeaux (@Vavou)

L’Acacia boormanii à phyllodes vert sombre, encore rare à trouver, s’est révélé plus résistant que dealbata. C’est un petit arbre arrondi de 3 m maximum et qui drageonne peu.

A melanoxylon est aussi appelé l’acacia à bois noir. C’est un grand arbre de 8 à 15 m touffu et de forme pyramidale. Il supporte la proximité de la mer et peut croître en terrain humide. C’est un mimosa drageonnant. Ses phyllodes, denses, allongés, lancéolés vert foncé disparaîssent presque sous la profusion de pompons jaune pâle à blancs en février-mars. Il est assez rustique (-8° -10° C) et peut s’accommoder de sols calcaires.

8 - Des mimosas en pot

Acacia dealbata en vase (photo Vavou)

Pour une plantation en pot, choisissez des arbres à petit développement comme l'Acacia 'Le Gaulois' aux fleurs jaunes très parfumées, Acacia howittii 'Clair de Lune’ à courtes phyllodes légèrement poisseuses, pour l'élégance de sa silhouette pleureuse et sa floraison jaune citron ou encore l'Acacia mearnsii ‘Aestivalis’ pour l'originalité de ses grappes toutes pâles, écloses en avril-mai et ses fragrances mêlées de miel et de jasmin. Ce dernier résiste à -12°C.

Acacia mearnsii, La Réunion (photo Vavou)

Acacia dealbata ‘Rêve d’Or’ est aussi une espèce de faible vigueur qui possède un feuillage composé bleu qui contraste joliment avec sa floraison jaune d’or. Il est plus précoce que l’espèce type.

eva deuffic
Acacia retinodes 'Palme d'Or' (photo Vavou)

 

A. retinodes PALME D’OR® est une obtention idéale sur balcon qui ne dépasse pas 1 m en pot et semble résister en deçà de -10°C.

Rempotez tous les 2 ans dans un contenant un peu plus grand mais en rapport avec la taille de l’arbre. Un bac de 40 cm de côté convient pour un arbre âgé. Utilisez de la terre de bruyère de pH acide. Maintenez un sol frais surtout pendant la floraison. Effectuez la taille éventuelle des jeunes rameaux pendant ou juste après la floraison. Ajoutez un engrais plantes fleuries de mars à septembre.

Hivernez dans une pièce lumineuse et fraîche maintenue hors-gel ou protégez la ramure avec un voile d’hivernage doublé si le coin est abrité et paillez la souche jusqu’au point de greffe.
 

Pour plus de renseignements, voir aussi : http://www.pepinieres-cavatore.fr/

 

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G
Merci pour ces conseils :)
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