Plantes vertes d’intérieur : prévenir et soigner les maladies
Les plantes dites « d’intérieur » n’ont pas pour vocation de vivre dans un endroit clos, leur maintien à l’intérieur est lié à leur sensibilité au froid. Même si la température demeure élevée, elles n’en sont pas moins sensibles à la diminution de l’intensité et de la durée journalière de l’éclairement. Des adaptations sont donc nécessaires pour les aider à passer la saison froide sans encombres.
1 - Réduction de l’activité de la végétation
Anthurium andraeanum 'Dakota' (fleurs rouges) et Cymbidium (fleurs blanches) en ce début de janvier dans ma véranda (photo Vavou)
La baisse de la durée d’ensoleillement et de son intensité induit une mise en repos plus ou moins marquée selon les espèces. Dans tous les cas, même si la température demeure élevée, les plantes réagissent par un plus faible développement des parties végétatives (feuillage). Une baisse de l’arrosage et de la fertilisation s’imposent alors pendant l’hiver.
1.1 Astuces pour arroser
Il arrive souvent que les plantes d’appartement meurent de pourrissement suite à un excès d’arrosage. Ces symptômes se manifestent par un brunissement du bord des feuilles et des limbes qui s’affaissent. C’est pourquoi ces effets sont souvent pris pour un manque d’eau. En règle générale, attendez toujours que le substrat soit sec en surface pour arroser et ne laissez pas stagner l’eau dans la soucoupe. Les cache-pots sont assez insidieux car il est difficile de voir si de l’eau réside au fond du contenant sans sortir le pot. Utilisez plutôt des bacs à réserves qui vous indiquent le niveau de l’eau ou des soucoupes dans lesquelles vous pouvez rajoutez des billes d’argile. Celles-ci ont l’avantage d’humidifier l’air qui circule autour des plantes car les appartements très chauffés ont tendance à l’assécher de manière excessive.
1.2 Adaptez les soins à la température de la pièce
Mes plantes vertes au chaud dans mon salon d’hiver (Photo Vavou)
Plus la température de la pièce est faible moins les besoins des plantes sont importants. Une véranda non chauffée (10-15°C) permet de maintenir la plupart des plantes vertes en bonne santé, notamment les plantes méditerranéennes (agrumes, géraniums, Hibiscus, Lantana, Solanum etc.) qui apprécient d’avoir un repos marqué. Si vos plantes sont dans la pièce à vivre, la chaleur ambiante exige plus d’arrosages. N’hésitez pas à rapprocher progressivement les plantes de la vitre car les risques de brûlure sont très atténués en décembre-janvier. Sachez que l’intensité lumineuse se réduit brusquement lorsque vous vous éloignez de la fenêtre.
1.3 Cultures en serre
Si vous placez vos plantes dans une serre parmi vos semis ou vos boutures, installez un chauffage d’appoint qui se déclenchera à 10°C fin octobre puis à seulement 6-7°C au cœur de l’hiver. Pensez à renforcer l’isolement de la serre avec du plastique à bulles ou des paillassons posés sur le toit.
L’aération ne doit pas être négligée, opérez pendant les heures les plus chaudes de la journée lorsqu’il ne gèle pas. Quitte à rabattre sévèrement certaines plantes, espacez les pots suffisamment pour que les feuillages ne se touchent pas. Evitez aussi d’arroser le sol de la serre et de mouiller le feuillage.
Entre la mi-décembre et la fin janvier, il est inutile d’arroser cactées et plantes grasses. Les autres plantes qui ont conservé du feuillage reçoivent un léger arrosage le matin de préférence.
2 - Les parasites d’hiver
Botrytis sur primevère
2.1 Les champignons
Les champignons se développent dans une ambiance chaude et humide mais aussi à basse température si le substrat est trop arrosé. En hiver, la pourriture grise (Botrytis) est la plus fréquente. Une moisissure grise apparaît sur les feuilles, fleurs ou tiges et notamment sur les boutures de plantes molles (géranium, fuchsia…). Le Phytophtora est un autre champignon qui sévit dans un sol froid et humide. Il s’attaque aux racines et fait pourrir le collet.
Le premier réflexe consiste à enlever toutes les parties ou boutures qui brunissent ou présentent des taches et de les jeter dans la poubelle. La mise au compost serait une grave erreur.
- Ventilez la pièce le plus souvent possible ;
- Otez régulièrement les feuilles, fleurs mortes et les parties endommagées de la plante plus réceptives aux champignons ;
- Evitez d’apporter une nutrition riche en azote qui rend les tiges molles et spongieuses ;
- Appliquez en dernier ressort un fongicide à base de bénomyl par exemple ;
- Arrosez avec une eau tiède afin de limiter le Phytophtora.
Les plantes particulièrement sensibles à ces champignons sont les bégonias, géraniums, cyclamens, primevères, azalées, gloxinias, saintpaulias.
2.2 Les acariens ou tétranyques
Araignées jaunes sur bourgeon de frangipanier(photo Vavou)
Ces petites araignées de 0,5 mm de long, de couleurs rouge ou jaune peuvent facilement s’observer à la loupe. Elles apparaissent sur le revers des feuilles en formant parfois de fines toiles. Le limbe prend un aspect grisâtre du fait que les cellules sont vidées de leur contenu et ne tarde pas à tomber en cas de forte attaque. Ces parasites piqueurs-suceurs colonisent fréquemment les plantes lorsque l’air est sec, près d’un chauffage ou dans une pièce où le soleil tape une bonne partie de la journée. Il est très difficile de s’en débarrasser.
- Douchez ou vaporisez le dessous des feuilles fréquemment ou bien enveloppez la plante dans une feuille plastique pour maintenir une humidité de l’air le temps que l’infestation diminue.
- Pensez à éliminer les feuilles très atteintes et vaporisez une solution de pyrèthre, roténone ou un acaricide chimique. Il existe aussi des acariens prédateurs, disponibles par commande, si vous avez un stock important de plantes à traiter.
Beaucoup de plantes y sont sensibles pendant l’hiver : Brugmansia (datura), Colocasia, Hibiscus, etc.
2.3 Les cochenilles
Cochenilles à boucliers et farineuses sur citronnier (Photo Vavou)
Il existe plusieurs types de cochenilles, celles à boucliers recouvertes d’une carapace brune de 1 à 2 mm et les cochenilles farineuses qui secrètent une cire blanchâtre poisseuse. L’adulte est immobile et protège les œufs sous le bouclier. Les excréments favorisent l’installation d’un champignon qui forme un dépôt noirâtre sur les feuilles, la fumagine.
Les cochenilles à boucliers se positionnent plutôt sur les parties lignifiées de la plante mais on trouve les jeunes sujets près des nervures sous les feuilles où ils sont quasi transparents. Le bouclier les protège des insecticides de contact, seules les huiles minérales blanches (colza) ou les produits systémiques (qui circulent dans la sève) sont efficaces. Attention, certaines huiles pour traitements d’hiver sont trop fortes pour être appliquées sur le feuillage.
On les trouve beaucoup sur les agrumes, le laurier rose, l’abutilon, le cycas, les plantes succulentes (kalanchoé, Crassula) également, etc.
Les cochenilles farineuses affectionnent les atmosphères chaudes, elles sévissent notamment sur les plantes grasses, les euphorbes, clivias et amaryllis.
Les cochenilles comme la fumagine s’éliminent en frottant les feuilles avec une eau savonneuse. On peut pulvériser un insecticide à base de malathion ou frotter avec un coton imbibé d’alcool à brûler, de vinaigre ou de bière. Une surveillance régulière est nécessaire pour agir rapidement.
Autres articles de "saison"
En ce mois de janvier, vous pouvez aussi consulter mes précédents articles sur
- les plantes d'intérieur actuellement en fleurs comme les orchidées (cliquez ici) ou en fruit comme les agrumes (cliquez ici)
- les plantes d'extérieur comme les hellébores (le lien est ici) dont les floraisons vont bientôt arriver et les Camellia sasanqua (ici).